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Vous demandez à une IA un plan de présentation original et captivant… et il vous sort une réponse fade, sans surprise, qui vous déçoit. Vous voulez une « explication de l’alimentation saine » et, paf, vous recevez un roman qui vous décourage de manger.
On dirait que l’IA fait exprès de répondre à côté, non ?

Mais, honnêtement, ce n’est pas la faute de la machine. Le vrai problème, c’est souvent notre façon de poser la question. On espère un peu qu’elle devine nos besoins… alors qu’elle devine aussi bien que quelqu’un qui tire à pile ou face.

En gros : une IA, c’est comme un assistant surqualifié mais sans aucune initiative. Si vous êtes flou, il va improviser… et souvent, vous serez déçu : vous aviez des attentes, mais vous les avez mal communiquées.

Bonne nouvelle : “bien prompter”, ce n’est pas réservé à la brigade des nerds ou des geeks. Pas besoin d’être programmeur. Il suffit d’apprendre à expliquer ce qu’on veut, comme on le ferait avec un collègue qui connaît tout, mais qui n’a aucune idée de votre contexte.


La méthode OCF : une structure simple de prompt

Pas de charabia, juste trois questions à se poser à chaque fois. On appelle ça la méthode OCF :

  • O – Objectif : Qu’est-ce que je veux ? Résumer, expliquer, convaincre, trouver une idée ?
  • C – Cible : À qui s’adresse la réponse ? (Un.e ami.e, mon boss, un enfant, un expert, etc.)
  • F – Format : Je veux ça sous quelle forme ? (Tableau, liste, courriel, plan en 3 points…)

Exemples à essayer : le avant / après

Exemple 1 : explication floue

Avant : « Comment faire l’achat d’une maison ? »
Résultat : Une longue réponse générique, trop de détails techniques, on décroche vite.

Après (OCF) : « [O] Explique-moi comment acheter une maison [C] comme si j’étais un.e jeune adulte qui s’y connaît zéro en immobilier. [F] Résume les étapes principales en 6 points clairs, avec un exemple concret à la fin. »
Résultat : Une explication simple, structurée, qui donne confiance pour passer à l’action.

Exemple 2 : contenu pro (ou presque)

Avant : « Fais-moi une présentation sur les bienfaits du télétravail. »
Résultat : Du réchauffé, trois arguments génériques entendus mille fois, rien de nouveau sous le soleil.

Après (OCF) : « [O] Prépare les arguments pour convaincre mon patron des bienfaits du télétravail. [C] Il pense que la productivité va baisser. [F] Propose un plan simple en 3 parties, avec des arguments d’affaires (coûts, recrutement, etc.). »
Résultat : Un plan qui cible le vrai problème. On sent que l’IA a compris le contexte.

Exemple 3 : l’aide en cuisine

Avant : « J’ai des œufs, du fromage, des épinards. Idée de recette ? »
Résultat : Une recette qui prend 1h, 4 casseroles et 12 ingrédients en plus (merci, non merci).

Après (OCF) : « [O] Donne-moi une recette rapide avec œufs, fromage et épinards. [C] Je suis débutant. [F] Liste d’étapes simples, réalisable en moins de 15 minutes. »
Résultat : Enfin une recette à ma portée, réalisable un soir de semaine.

Les bons réflexes… et les pièges qui ruinent un prompt

Ce qu’il faut fairePourquoi ?Ce qu’il faut éviter
Soyez précis sur le format
Ex : “Un texte de 100 mots”
L’IA adore les contraintes claires.Formules vagues : “Fais-moi un texte court”, “Parle-moi de…”.
Pensez à votre public
Un enfant n’a pas les mêmes repères qu’un cadre avec 30 ans d’expérience.
Le ton, le vocabulaire et les exemples changent tout.Demandes contradictoires : “Sois très synthétique, mais détaille chaque point.”
Dites aussi ce que vous ne voulez pas
“Sans jargon”, “ne mentionne pas X”.
Vous réduisez les hors-sujet.Indications floues : “Sois original”, “Sois concis mais complet”.
Invitez l’IA à poser des questions
“Si quelque chose n’est pas clair, demande-moi.”
Ça évite qu’elle improvise n’importe quoi.Injonctions de ton sans modèle : “Sois drôle”, “Sois inspirant” (donnez plutôt un exemple).

Quand passer d’un prompt simple à un prompt plus sophistiqué ?

Au début, un prompt simple suffit : tu demandes une recette, une explication, un résumé, tu obtiens ce que tu veux. Mais parfois, tu sens que la réponse reste générique, ou pas assez adaptée à ton vrai besoin… C’est là qu’il faut penser à pousser plus loin.

🟢 Prompt simple

Une question claire, un besoin précis
Ex : “Explique-moi comment bien investir mon argent en 5 phrases.”

🟡 Prompt enrichi

On précise le contexte, la cible, le format
Ex : “Explique-moi comment bien investir mon argent à un.e jeune de 25 ans, utilise une analogie simple, ajoute un exemple chiffré, limite à 5 phrases.”

🟠 Prompt avancé

On ajoute des contraintes ou des exclusions, on spécifie ce qu’il ne faut pas faire
Ex : “Explique comment bien investir de l’argent à un.e jeune adulte, évite le jargon financier, donne un exemple concret en 5 étapes, ne cite pas de firmes d’investissement.”

🔴 Prompt expert

On structure le tout, on fait jouer un persona ou on demande des réponses multi-niveaux
Ex : “Joue le rôle d’un conseiller financier québécois : explique-moi comment bien investir mon argent à un.e débutant.e, commence par une métaphore, termine par un mini-quiz de 3 questions. Limite chaque section à 80 mots.”

Astuce : si tu sens que l’IA tourne en rond ou ressort toujours les mêmes conseils, grimpe d’un niveau. Plus le besoin est pointu, plus tu gagnes à sophistiquer ton prompt.st pointu, plus tu gagnes à sophistiquer ton prompt.


👉 Pour voir tout l’éventail des modèles de prompts (simples, intermédiaires, experts), consultez mon article  :
Les cadres de prompts pour l’IA : Guide avancé

Garder son esprit critique : attention aux hallucinations de l’IA

Même avec les meilleurs prompts du monde, l’IA peut parfois générer des réponses complètement à côté de la plaque. On appelle ça une hallucination IA.

C’est quoi, une hallucination ?
C’est quand l’IA invente une information, donne une référence qui n’existe pas, ou affirme quelque chose avec aplomb… alors que c’est faux ou impossible à vérifier. Parfois c’est subtil, parfois c’est n’importe quoi (une date, un nom, une citation inventée).

Pourquoi ça arrive ?
L’IA ne comprend pas vraiment : elle prédit la suite logique d’une phrase, basée sur des milliards de textes. Si la demande sort de l’ordinaire ou mélange plusieurs sujets, elle “bricole” une réponse plausible, même sans fondement réel.

Pourquoi il faut rester critique ?
Parce qu’il y a toujours un risque d’erreur, même pour des sujets sérieux (et l’IA ne le signale pas toujours). La réponse semble faire du sens, elle est bien rédigée et fait même référence à des sites ( les liens ne mènent nulle part toutefois), mais aux yeux d’un expert sur le sujet, c’est complètement ridicule. Donc, avant de partager une réponse d’IA à d’autres, il vaut mieux :

  • vérifier l’info avec une source fiable,
  • demander une référence ou une URL (une adresse de site Web) et la vérifier!,
  • utiliser son jugement : si ça a l’air bizarre, ça l’est peut-être.

En résumé :
L’IA est un outil puissant, mais pas un oracle. Garde toujours un doute sain, et rappelle-toi : “Ce n’est pas parce que c’est bien formulé que c’est vrai.”


FAQ express

Q : Pourquoi parfois l’IA fait un “hors sujet” ?
R : Souvent, le prompt était trop vague… ou trop court. Plus c’est clair, plus la réponse colle.

Q : La réponse est trop longue/courte/compliquée. Que faire ?
R : Demandez ce que vous voulez. “Résume en 3 phrases”, “Rends ça plus simple”, “Développe le 2e point avec un exemple”.

Q : Mes meilleurs prompts, je peux les réutiliser ?
R : Oui, et c’est conseillé. Gardez vos favoris comme modèles, adaptez juste le sujet.

Q : Et si malgré tout, la réponse est nulle ?
R : Ça arrive, personne n’a encore dompté l’IA à 100 % et les modèles d’IA changent constamment. Relancez, reformulez. L’important c’est de ne pas lâcher.

Les prompts créatifs et le mode “persona” (à tester quand on veut s’amuser)

Parfois, pour aller plus loin, on peut demander à l’IA de jouer un rôle ou de simuler une situation. Quelques exemples :

  • “Agis comme un chef cuisinier vedette du Québec, propose-moi un menu pour impressionner belle-maman.”
  • “Simule une entrevue d’embauche pour un poste d’infirmier.e, pose-moi les questions et analyse mes réponses.”
  • “Parle-moi comme si tu étais un.e coach sportif motivant… mais un peu fatigué.”

Conclusion : on n’est pas des passagers – prenez le volant

Honnêtement, “prompter” c’est juste apprendre à demander clairement ce qu’on veut.
Personne ne réussit du premier coup, et on fait tous des gaffes (l’IA n’a pas fini de nous surprendre).

Mais, en appliquant objectifcibleformat, on gagne du temps, on évite les frustrations, et surtout… on arrête d’espérer que la machine lise dans nos pensées.

Alors, lancez-vous : testez, ratez, recommencez.

L’avantage de l’IA c’est qu’il est patient et qu’il ne vous jugera pas!

3 défis pour s’exercer (et se planter un peu 😆)

  1. Le test du cuisinier : Demandez une recette avec trois ingrédients de votre frigo. Ensuite, “Adapte la recette pour quelqu’un qui ne mange ni gluten ni produits animaux”.
  2. Le test du prof : “Explique ce qu’est un trou noir à un enfant de 10 ans”, puis “à un panel d’astrophysiciens”. Regardez la différence.
  3. Le test du recyclage : Reprenez un prompt OCF pour une recette… et appliquez-le à la gestion de stress, à la planification de voyage, bref, amusez-vous.

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Anthony Mak

Designer graphique passionné par l’apprentissage en milieu professionnel, j’explore les idées liées au design et aux technologies éducatives. Mon parcours m’a conduit à fusionner le design graphique et la formation, créant ainsi (je l’espère!) des expériences d’apprentissage engageantes et innovantes. Sur ce blogue, je partage mes réflexions, découvertes et pratiques autour de ces thèmes.

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