Depuis quelque temps, il semble que mes billets prennent un ton un peu plus critique qu’à l’habitude. Après avoir abordé les idées reçues sur la pollution générée par l’intelligence artificielle, me voici maintenant en train de remettre en question l’engouement généralisé pour les applications gratuites.

Je vous rassure : ce n’est pas une croisade. Plutôt un besoin de prendre un pas de recul, de réfléchir ensemble à certaines habitudes numériques que nous avons intégrées sans toujours en mesurer les implications.

Dans ce billet, que j’espère stimulant plus que grognon, je m’attarde à ce qu’implique réellement la gratuité en ligne : comment elle est rendue possible, ce que nous donnons en échange, quels en sont les risques, mais aussi les avantages, car il y en a.

Sur Internet, le gratuit est devenu la norme. On veut une application pour retoucher ses photos, planifier ses repas, créer un CV ou même discuter avec une intelligence artificielle ? Il y a forcément un outil gratuit pour ça. Tellement gratuit, qu’on hésite à dépenser même quelques dollars pour une version plus complète. Mais si on ne paie pas… qui paie ?

L’adage bien connu « si c’est gratuit, c’est vous le produit » n’est pas qu’une formule choc : c’est souvent une réalité. Car dans le monde numérique, la gratuité est rarement désintéressée. Ce que vous ne donnez pas en argent, vous le donnez souvent en données, en attention… ou en confiance.

Pourquoi les services sont-ils gratuits ?

Personne ne vous offre un service performant par pure bonté d’âme. Derrière chaque outil « gratuit », il y a un modèle économique bien ficelé. Voici les plus courants :

  • La publicité ciblée
    Vos comportements, recherches et préférences servent à créer un profil publicitaire. Ce profil est ensuite vendu à des annonceurs. Facebook, Google, TikTok et YouTube fonctionnent ainsi. Vous ne payez pas, mais vous êtes la marchandise.
    ➡️ Même des outils comme Google Maps ou Gmail, pourtant perçus comme utilitaires, reposent en grande partie sur la publicité et les données utilisateur.

  • Le modèle freemium
    On vous attire avec une version gratuite, et on vous propose de passer à une version payante avec plus de fonctions. Canva, Spotify, Zoom ou Notion suivent ce modèle. Moins intrusif, mais la pression pour « upgrader » peut être insistante.
    ➡️ Duolingo en est un bon exemple : l’apprentissage de base est gratuit, mais vous payez pour éviter la pub, débloquer des niveaux bonus ou accéder à des statistiques avancées.

  • Les achats intégrés
    Très courant dans les jeux ou certaines apps mobiles. Vous accédez à la base gratuitement, mais vous payez pour des extras (bonus, filtres, niveaux…). Une minorité d’usagers financent tous les autres.
    ➡️ C’est aussi le cas d’apps de retouche photo comme PicsArt ou de montage vidéo comme CapCut, qui proposent des effets spéciaux ou des transitions premium à l’achat à l’unité.

  • Les entreprises en croissance (mais sans profits)
    Des start-ups financées par des investisseurs offrent leurs services gratuitement pour bâtir une base d’utilisateurs. Une fois que ça marche, elles monétisent, ferment ou se font racheter. C’est le pari de la croissance avant le revenu.
    ➡️ Clubhouse, l’app sociale audio très en vogue en 2021, n’a jamais demandé un sou à ses utilisateurs, misant sur son buzz pour attirer des investisseurs.

  • Le financement par dons ou subventions
    Moins courant, mais précieux. Wikipédia, Signal ou Firefox sont gratuits sans vous traquer. Ils vivent grâce aux dons, au soutien communautaire ou aux fondations.
    ➡️ ProtonMail (messagerie sécurisée) propose une version gratuite financée par les abonnés premium et les dons de fondations pro-vie privée.

Ce que vous donnez en échange

… et ce que vous pouvez entendre en retour

L’argent n’est qu’une forme de valeur. Lorsque vous utilisez un service gratuit, vous offrez souvent autre chose : vos données, votre attention, votre comportement… ou votre fidélité. Voici ce que vous cédez, les objections les plus fréquentes que vous pourriez entendre – et quelques éléments pour y répondre avec lucidité :


🔐 Vos données personnelles

Ce que vous donnez : votre âge, votre géolocalisation, vos habitudes de navigation, vos recherches, vos contacts, vos préférences… tout peut être collecté, recoupé, analysé et utilisé pour créer un profil numérique détaillé. Ces données peuvent ensuite être revendues ou exploitées à des fins publicitaires ou politiques.

Ce qu’on entend souvent :
« Je n’ai rien à cacher. »

Ce qu’on peut répondre :
Il ne s’agit pas d’avoir quelque chose à cacher, mais de garder le contrôle sur ce qui vous appartient. Vos données peuvent être utilisées pour influencer vos choix sans que vous le sachiez (achats, votes, idées), ou être exposées en cas de piratage. La vie privée, c’est comme une serrure : on ne ferme pas sa porte parce qu’on est criminel, mais parce que c’est notre espace.


🧠 Votre attention

Ce que vous donnez : les plateformes sont conçues pour capter votre regard, retenir votre attention, maximiser votre temps de présence. Votre « temps de cerveau disponible » est monétisé à travers la publicité, les notifications et les recommandations.

Ce qu’on entend souvent :
« Je suis capable de décrocher quand je veux. »

Ce qu’on peut répondre :
Peut-être… mais tout est pensé pour vous faire rester. Les mécanismes d’engagement (scroll infini, likes, notifications rouges) s’appuient sur des ressorts cognitifs puissants. C’est difficile de lutter seul contre des algorithmes optimisés par des équipes de psychologues et d’ingénieurs. On ne parle pas de manque de volonté, mais de rapport de force inégal.


🧭 Vos comportements

Ce que vous donnez : les plateformes collectent non seulement ce que vous faites, mais comment vous le faites. Ce que vous regardez, combien de temps, dans quel ordre… Ces comportements sont analysés pour anticiper (et parfois orienter) vos décisions.

Ce qu’on entend souvent :
« Je choisis ce que je regarde, personne ne m’influence. »

Ce qu’on peut répondre :
Vous avez l’impression de choisir… mais les suggestions ne sont pas neutres. Elles influencent ce que vous voyez en premier, ce qui semble « populaire », ce que vous pensez que les autres pensent. Les bulles algorithmiques peuvent renforcer vos opinions, et limiter l’exposition à des contenus variés. L’influence est souvent invisible, et donc plus efficace.


🧷 Votre dépendance

Ce que vous donnez : une fois que vous avez mis vos documents, vos photos, vos habitudes dans un service gratuit… difficile d’en sortir. Si l’entreprise change les règles, ajoute des publicités ou devient payante, vous avez peu de marge de manœuvre.

Ce qu’on entend souvent :
« C’est pas grave, je changerai si ça ne me convient plus. »

Ce qu’on peut répondre :
Changer demande du temps, de l’énergie… et parfois c’est tout simplement impossible. Par exemple, si vous avez utilisé un outil gratuit pour créer des designs, mais que les fichiers ne peuvent être ouverts que dans cette application, vous êtes captif. La gratuité initiale peut masquer un verrouillage à long terme.


Quels sont les risques ?

Utiliser un service gratuit peut sembler sans conséquences. Pourtant, certains risques sont bien réels. Voici les plus fréquents, accompagnés des objections habituelles… et de quelques faits pour rétablir l’équilibre.


🕵️‍♀️ Risque #1 – Vie privée compromise

Le risque : vos données peuvent être revendues à des tiers, analysées sans votre consentement éclairé, ou utilisées pour vous profiler. Cela peut inclure vos courriels, votre géolocalisation, vos habitudes de navigation, etc.

Ce qu’on entend souvent :
« De toute façon, ils ont déjà toutes mes infos. »

Ce qu’on peut répondre :
C’est justement une raison de ne pas en donner davantage sans réfléchir. Plus il y a de données en circulation, plus les risques de mauvaise utilisation augmentent (vol d’identité, usurpation, manipulation). Et certaines données, comme celles liées à la santé, la sexualité ou les opinions politiques, peuvent avoir des conséquences réelles si elles tombent entre de mauvaises mains.


📣 Risque #2 – Publicité omniprésente et manipulation de l’attention

Le risque : les plateformes gratuites optimisent leur contenu pour vous retenir le plus longtemps possible. Cela peut conduire à de la désinformation, à la polarisation, ou à une perte de temps chronique.

Ce qu’on entend souvent :
« J’ignore les pubs. Elles ne m’affectent pas. »

Ce qu’on peut répondre :
Même si vous ne cliquez jamais sur une pub, votre comportement change subtilement. Les algorithmes vous exposent à certains contenus, pas à d’autres. Et l’économie de l’attention pousse à promouvoir les contenus les plus polarisants, pas les plus équilibrés. Ce n’est pas une question d’intelligence, mais d’exposition répétée et de fatigue cognitive.


🧯 Risque #3 – Sécurité et fiabilité faibles

Le risque : certaines applications gratuites sont mal sécurisées. Elles peuvent contenir des logiciels espions, être infectées, ou ne pas chiffrer correctement vos données.

Ce qu’on entend souvent :
« Si c’était dangereux, ce serait interdit dans le magasin d’applications. »

Ce qu’on peut répondre :
Malheureusement, non. De nombreuses applications passent les mailles du filet, même sur Google Play ou l’App Store. Des chercheurs trouvent régulièrement des apps très populaires avec des failles ou des fonctions cachées. Et certaines disparaissent sans laisser de trace, après avoir collecté vos données.


⛔ Risque #4 – Perte de service sans avertissement

Le risque : les services gratuits peuvent changer de modèle, devenir payants ou fermer du jour au lendemain, sans préavis ni obligation envers leurs utilisateurs.

Ce qu’on entend souvent :
« Je verrai bien quand ça arrivera. »

Ce qu’on peut répondre :
Quand ça arrive, c’est souvent trop tard. Vos données peuvent être perdues, inaccessibles, ou verrouillées dans un format propriétaire. Et comme vous n’avez aucun contrat ou garantie, vous ne pouvez rien réclamer. Le « ça ne m’arrivera pas » fonctionne… jusqu’à ce que ça arrive.


🆘 Risque #5 – Aucun support client

Le risque : en cas de problème technique, de piratage ou de bug, vous n’avez personne à qui parler. Et comme vous êtes un utilisateur gratuit, vous n’avez aucun recours légal.

Ce qu’on entend souvent :
« C’est pas grave, c’est gratuit. Je vais m’arranger. »

Ce qu’on peut répondre :
Peut-être… mais si votre compte est bloqué ou piraté (avec des documents importants à l’intérieur), vous risquez de perdre beaucoup plus que ce que vous pensiez. Le temps perdu, la frustration, l’incertitude : tout cela a un coût aussi, même si l’app était gratuite.


🔍 Exemple concret : Facebook, l’algorithme qui favorise la colère

En 2021, une ancienne employée de Facebook, Frances Haugen, a transmis aux autorités américaines des documents internes révélant que l’algorithme du fil d’actualité priorisait les contenus générant des réactions émotionnelles fortes, en particulier la colère.

Un rapport interne de Facebook indiquait que les publications suscitant des réactions « colère » étaient 5 fois plus susceptibles d’engendrer de l’engagement que les publications neutres ou positives. L’algorithme les faisait donc remonter en priorité, car elles généraient plus de clics, plus de commentaires… et donc plus de revenus publicitaires.

Pourquoi ? Parce que plus un contenu vous fait réagir, plus vous restez longtemps sur la plateforme. Et plus vous y restez, plus Facebook peut vous montrer de publicités.
Mais le revers est grave : cette logique a favorisé la diffusion de contenus polarisants, de fausses nouvelles, voire de propos haineux, contribuant à des divisions sociales et à des tensions politiques (notamment pendant les élections américaines et les débats sur le vaccin COVID-19).

📚 Source :
➡️ The Guardian – “Facebook knew it was promoting harmful content”


🔍 Exemple concret : Weather Forecast – World Weather Accurate Radar

Cette application de météo gratuite, disponible sur Google Play, avait été téléchargée plus de 10 millions de fois. Elle semblait inoffensive, avec des prévisions météo locales précises et des images satellites attrayantes.

Mais en 2019, l’entreprise qui la distribuait, Shenzhen HAWK Internet Co., a été identifiée par des chercheurs en cybersécurité (VPNpro) comme exploitant un réseau de 24 applications différentes qui accédaient à des données sensibles des utilisateurs sans consentement clair. Cela incluait :

  • géolocalisation précise (jusqu’à 10 fois par heure),
  • accès aux contacts,
  • capacité d’interagir avec d’autres apps,
  • collecte de données réseau et usage des appareils.

Certaines de ces apps avaient des permissions leur permettant d’installer des modules espions à distance, voire de prendre le contrôle de certaines fonctions du téléphone.

➡️ Plusieurs d’entre elles ont depuis été retirées de Google Play, mais pas avant d’avoir accumulé ensemble plus de 382 millions de téléchargements.

📚 Sources :


Les avantages réels des applications gratuites

… et pourquoi elles restent si populaires

Après avoir vu les risques, on pourrait penser qu’il vaut toujours mieux éviter les services gratuits. Mais ce serait oublier les bénéfices bien réels qu’ils apportent, surtout pour le grand public. Voici les principaux avantages, accompagnés là aussi de quelques contre-arguments… et des nuances à garder en tête.


✅ Avantage #1 – Accessibilité pour toutes et tous

Ce qu’on gagne : vous n’avez pas besoin d’une carte de crédit ou d’un budget mensuel pour accéder à des outils utiles. Traduction, navigation, création graphique, gestion de projets… tout est à portée de clic, gratuitement.

Ce qu’on entend parfois :
« Si c’est gratuit, c’est que ça ne vaut rien. »

Ce qu’on peut répondre :
Faux. Beaucoup d’applications gratuites sont très bien conçues et offrent une expérience fluide. La gratuité ne veut pas dire que le produit est mauvais, mais plutôt qu’il est financé autrement. Cela dit, il faut rester vigilant : toute gratuité cache un mécanisme économique. Gratuit ne veut pas dire neutre.


🚀 Avantage #2 – Innovation rapide et abondance de choix

Ce qu’on gagne : le modèle du gratuit permet à des développeurs ou des petites équipes de proposer des outils, tester des idées, et les faire évoluer. Résultat : une immense variété d’outils, souvent très spécialisés, voient le jour chaque mois.

Ce qu’on entend parfois :
« Y’a trop de choix, on ne sait plus quoi utiliser. »

Ce qu’on peut répondre :
C’est vrai que l’offre est abondante, parfois confuse. Mais cette diversité permet de tester sans risque, de changer d’avis, de trouver un outil qui vous correspond vraiment. En payant d’entrée, on prend plus de temps à choisir… et on hésite à changer.


🧪 Avantage #3 – Possibilité de tester avant d’adopter

Ce qu’on gagne : essayer un outil gratuit, c’est sans engagement. On peut se familiariser avec ses fonctions, voir s’il nous convient, sans investir d’argent.

Ce qu’on entend parfois :
« Je vais l’essayer pour voir… et si j’aime, je continuerai. »

Ce qu’on peut répondre :
C’est une bonne stratégie, à condition de rester attentif aux petits pas glissants : connexion via un compte perso, stockage de données sensibles, dépendance qui s’installe. Il est donc utile de tester, mais avec un œil critique dès le départ.


🤝 Avantage #4 – Échange de valeur implicite (et parfois utile)

Ce qu’on gagne : en acceptant de voir de la publicité ou de partager des données non sensibles, on permet à des services utiles d’exister pour tout le monde. C’est une forme de contribution indirecte à un écosystème numérique ouvert.

Ce qu’on entend parfois :
« Je préfère payer que de me faire espionner. »

Ce qu’on peut répondre :
C’est une position valable. Mais pour des services peu sensibles (ex. : un outil de conversion d’unités ou de montage vidéo occasionnel), le compromis peut être acceptable. L’essentiel, c’est de savoir ce que vous donnez et à quel moment.


✅ 10 choses à vérifier avant d’utiliser un service gratuit

Un petit guide pratique pour éviter les mauvaises surprises

On ne le dira jamais assez : gratuit ne veut pas dire sans risque. Avant de télécharger une nouvelle application ou de créer un compte sur un site gratuit, prenez quelques minutes pour vérifier ces 10 points. Vous gagnerez en sécurité… et en tranquillité d’esprit.


1. Lire (ou faire lire) la politique de confidentialité

Pas besoin d’être juriste. Des sites vous aident à en décoder les grandes lignes.
🔎 https://tosdr.org : note les conditions de nombreux services (A à E).


2. Vérifier les permissions demandées

Pourquoi une appli lampe de poche voudrait-elle vos contacts ? Soyez curieux·se.
🔎 https://exodus-privacy.eu.org/fr : scanne les apps Android et révèle les pisteurs.
🔎 https://appcensus.io : analyse technique (en anglais).


3. Chercher qui est derrière l’application

Entreprise connue ? Localisation ? Déjà des controverses ? Faites une recherche rapide.
🔎 https://crunchbase.com : infos sur l’entreprise et ses levées de fonds.


4. Consulter les avis… ailleurs qu’en boutique

Ne vous fiez pas uniquement aux étoiles de Google Play ou de l’App Store.
🔎 https://trustpilot.com : avis d’utilisateurs.
🔎 https://reddit.com : souvent plus honnête, parfois brutal.


5. Tester la version web avant d’installer

Si possible, essayez l’app dans un navigateur privé ou secondaire. Moins de traces, moins de risques.

Ce que c’est : Un navigateur web axé sur la confidentialité, disponible aussi en version mobile. Il bloque les traqueurs, force le HTTPS, et ne garde pas d’historique.
Pourquoi c’est utile : Vous pouvez y ouvrir un site ou une application web et tester son fonctionnement sans créer de compte, ni exposer vos données personnelles ou vos cookies habituels.


6. Éviter les connexions via Google ou Facebook

Ces boutons « connexion facile » facilitent surtout le suivi entre services.
🔎 Google permissions
🔎 Facebook permissions


7. Scanner l’application pour repérer les pisteurs

Certaines apps populaires embarquent des outils de suivi invisibles.
🔎 https://exodus-privacy.eu.org/fr
🔎 https://koodous.com


8. Chercher une alternative open source ou éthique

Souvent plus respectueuses de votre vie privée.
🔎 https://alternativeto.net : filtrez par « open source » ou « sans pub ».
🔎 https://switching.software : suggestions responsables.


9. Réfléchir à ce que vous acceptez de partager

Toutes les données n’ont pas le même poids. Une app de recettes qui connaît vos goûts culinaires, ce n’est pas grave.
Mais une app de santé mentale, de rencontres ou de gestion financière ? C’est plus délicat.

🔎 EFF – Surveillance Self-Defense : guide sur le choix d’outils selon vos risques personnels.


10. Sauvegarder vos données importantes ailleurs

Si l’app ferme ou change ses conditions, vous ne serez pas pris·e au dépourvu.
🔎 https://fr.syncthing.net : synchronisation locale.
🔎 https://backupify.com : pour les services cloud.


🧪 Pour tester par vous-même

Trois outils simples pour prendre le contrôle de vos applications et services gratuits

Avant de faire entièrement confiance à un service gratuit, prenez quelques minutes pour tester ce qu’il fait réellement en arrière-plan. Voici trois ressources fiables pour vous aider à évaluer les risques, ajuster vos paramètres… et reprendre un peu de contrôle.


🔎 Privacy Checker – Mozilla

Ce que c’est : Un service qui vous informe si votre adresse courriel a été compromise dans une fuite de données.
Pourquoi c’est utile : Avant de réutiliser votre courriel pour un service gratuit, vérifiez s’il est déjà associé à des brèches de sécurité. Cela peut influencer votre choix d’y associer (ou non) un mot de passe réutilisé ou une adresse secondaire.


🕵️‍♀️ Blacklight – Real-Time Website Privacy Inspector

Entrez l’adresse d’un site web et découvrez s’il vous espionne : cookies, suivi de frappe, enregistrement de mouvements de souris… tout est analysé.

Parfait pour évaluer un site avant de s’y inscrire ou de s’y connecter.


📱 AppCensus

Une base de données technique sur des milliers d’applications Android. AppCensus vous dit quelles données une app collecte, à qui elle les envoie, et si elle est sécuritaire.

Pour les utilisateurs Android soucieux de comprendre ce qu’ils installent.


Conclusion – La gratuité, oui, mais en conscience

La gratuité a permis à toutes et tous d’accéder à des outils puissants, de créer, de partager, d’apprendre sans barrière financière. Elle stimule l’innovation et élargit les horizons.

Mais elle a un coût. Quand ce n’est pas votre argent, ce sont souvent vos données, votre attention ou votre liberté de choix qui sont en jeu. Car la gratuité est rarement désintéressée : c’est un modèle d’échange, parfois équilibré… parfois non.

L’objectif ici n’est pas de vous faire peur, mais de vous inviter à un usage plus lucide. En posant quelques bonnes questions et en testant vos outils, vous pouvez profiter du web sans naïveté.

Accepter un service gratuit, c’est comme accepter un café offert par un inconnu : parfois c’est généreux… parfois c’est intéressé.

👉 Avant d’adopter une application, demandez-vous :

  • Que suis-je en train de donner en échange ?
  • Est-ce que ce service touche à des données sensibles ?
  • Pourrai-je facilement en changer si les règles évoluent ?

Vous n’avez pas à dire non à tout. Mais un peu de discernement peut faire toute la différence.

Et la prochaine fois qu’on vous dit : « C’est gratuit », demandez-vous simplement :
Gratuit pour moi… mais rentable pour qui ?


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Anthony Mak

Designer graphique passionné par l’apprentissage en milieu professionnel, j’explore les idées liées au design et aux technologies éducatives. Mon parcours m’a conduit à fusionner le design graphique et la formation, créant ainsi (je l’espère!) des expériences d’apprentissage engageantes et innovantes. Sur ce blogue, je partage mes réflexions, découvertes et pratiques autour de ces thèmes.

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