Anthony Mak

Êtes-vous de type « créatif »? Avez-vous déjà ressenti cette étrange dualité entre la joie de créer et l’angoisse de ne pas être à la hauteur ?

Cette tension est le lot commun de nombreux esprits créatifs, en particulier ceux dont la créativité est mise au service d’autrui. Designers graphiques, concepteurs, artistes freelances… tous sont confrontés à un défi de taille : concilier l’expression de leur talent avec les exigences de la performance et les attentes de leurs clients. Pour mieux comprendre ces esprits créatifs, penchons-nous sur leur profil type.

Le profil du créatif : une mosaïque de traits

Les créatifs partagent un certain nombre de caractéristiques communes, qui façonnent leur approche du monde et leur manière de travailler. Cette liste, loin d’être exhaustive, offre un aperçu précieux de ce qui les motive et des défis qu’ils rencontrent :

1. S’ennuient facilement : La routine et la répétition sont leurs ennemis. Ils ont besoin de nouveauté et de stimulation pour s’épanouir.
2. Aiment prendre des risques : Ils n’ont pas peur de sortir des sentiers battus et d’explorer des idées audacieuses, même si cela implique de se tromper.
3. N’aiment pas les règles : Les contraintes et les cadres rigides peuvent étouffer leur créativité. Ils préfèrent l’autonomie et la liberté d’expression.
4. Posent la question « Et si ? » : Ils remettent en question les idées reçues et cherchent constamment de nouvelles perspectives. Ils sont curieux et aiment explorer les possibilités.
5. Font beaucoup d’erreurs : L’échec fait partie du processus créatif. Ils apprennent de leurs erreurs et les considèrent comme des opportunités de croissance.
6. Collaborent : Ils apprécient le partage d’idées et la collaboration avec d’autres créatifs. Le travail d’équipe peut stimuler leur créativité et les aider à dépasser leurs limites.
7. Sont généreux : Ils partagent volontiers leurs connaissances et leur savoir-faire avec les autres. Ils sont souvent animés par un désir de contribuer et d’inspirer.
8. Sont indépendants : Ils ont besoin d’autonomie et de liberté pour exprimer leur créativité. Ils n’aiment pas être contrôlés ou dirigés.
9. Expérimentent : Ils aiment tester de nouvelles approches, explorer des techniques différentes et sortir de leur zone de confort.
10. Se motivent eux-mêmes : Ils n’ont pas besoin de motivation externe pour se lancer dans un projet créatif. Ils sont animés par une passion intérieure et un désir de se dépasser.
11. Travaillent dur : La créativité demande du temps, des efforts et de la persévérance. Ils sont prêts à travailler dur pour atteindre leurs objectifs.
12. Ne sont pas seuls : Même s’ils sont indépendants, ils ont besoin de soutien et d’encouragement de la part de leur entourage. Ils savent s’entourer de personnes qui les inspirent et les comprennent.

L’imagination fertile : une source d’inspiration et d’anxiété

La créativité, cette capacité à générer des idées nouvelles et originales, est un atout précieux dans de nombreux domaines. Mais elle peut aussi se transformer en une source d’anxiété, surtout lorsque l’imagination débordante se met à envisager tous les scénarios possibles, y compris les plus sombres.

Comme le souligne le psychologue Scott Barry Kaufman, les personnes créatives ont souvent une « perméabilité cognitive » plus élevée, ce qui signifie qu’elles sont plus sensibles aux stimuli extérieurs et intérieurs. Cette sensibilité accrue peut les rendre plus vulnérables à l’anxiété, car elles sont plus susceptibles de ressentir les émotions négatives de manière intense. https://krystaljakosky.com/journaling-anxiety/

La créativité au service d’autrui : un équilibre délicat

Lorsque la créativité est mise au service d’un client, d’un projet qui n’est pas le sien, le créatif doit composer avec des contraintes supplémentaires :

• Les attentes du client : Il faut comprendre les besoins, les goûts et les objectifs du client, ce qui demande une grande capacité d’écoute et d’adaptation.
• Les contraintes du projet : Les délais, le budget, les spécifications techniques… autant de facteurs qui peuvent limiter la liberté créative et générer du stress.
• La peur du jugement : Le créatif doit composer avec le regard des autres, qu’il s’agisse du client, des collègues ou du public. Cette peur du jugement peut être paralysante et entraver le processus créatif.
• La perte de sa créativité personnelle : À trop donner aux autres, le créatif peut ressentir une perte de sa propre identité créative, ce qui peut mener à un sentiment de vide et de frustration.

La pression de la performance : un défi constant

Dans un monde où la rapidité et l’efficacité sont valorisées, les créatifs sont soumis à une pression constante pour livrer des résultats. Ils doivent respecter des délais serrés, répondre à des exigences élevées et faire preuve d’une productivité sans faille.

Cette pression de la performance peut être particulièrement difficile à gérer lorsque l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Comme l’explique la psychologue Teresa Amabile, la créativité nécessite un environnement propice à l’exploration et à la prise de risque. Or, la pression constante peut inhiber la créativité et conduire à des solutions conventionnelles et peu inspirées.

L’inspiration : une muse capricieuse

L’inspiration est un élément essentiel du processus créatif, mais elle est aussi imprévisible. Elle ne se commande pas et peut disparaître sans crier gare. Lorsque l’inspiration fait défaut, les créatifs peuvent ressentir un sentiment de panique et d’impuissance. Ils peuvent craindre de ne pas être à la hauteur, de décevoir leurs clients ou de perdre leur emploi.

Stratégies pour apprivoiser l’anxiété et cultiver la créativité

Heureusement, il existe des stratégies pour aider les créatifs à gérer leur anxiété et à cultiver leur créativité :

• La pleine conscience : La pratique de la pleine conscience permet de se recentrer sur le moment présent et de prendre du recul par rapport aux pensées anxieuses. En apprenant à observer ses pensées sans jugement, on peut réduire leur impact sur notre bien-être.
• La gestion du temps et des priorités : L’organisation et la planification peuvent aider à réduire le sentiment de chaos et à diminuer l’anxiété liée à la pression du temps.
• L’expression créative comme exutoire : Utiliser la créativité brute par pur plaisir comme un moyen d’exprimer et de canaliser l’anxiété peut être très bénéfique. L’écriture, la peinture, la musique ou toute autre forme d’expression artistique permettent de transformer les émotions négatives en quelque chose de positif.
• La recherche de soutien : Parler de son anxiété à des amis, à des proches ou à un professionnel de la santé mentale peut apporter un soutien précieux.
• Accepter l’imperfection : Il est important de se rappeler que personne n’est parfait et que l’inspiration ne sera pas toujours présente.
• Explorer de nouvelles sources d’inspiration : Lire, écouter de la musique, visiter des expositions, voyager… autant de moyens de stimuler sa créativité.
• Collaborer avec d’autres créatifs : Le partage d’idées et la collaboration peuvent aider à surmonter les blocages créatifs.
• Développer des techniques de gestion du stress : La méditation, le yoga, la respiration profonde… autant de techniques qui peuvent aider à réduire le stress et l’anxiété.
• Réutiliser d’anciens concepts : Il n’y a rien de mal à reprendre un ancien concept qui n’a pas été accepté par quelqu’un d’autre. C’est souvent une question de goût, et une idée peut trouver son public au bon moment.
• Créer sans contraintes : S’amuser à créer des concepts, même sans mandat, permet d’explorer sa créativité et de se préparer à d’éventuels projets futurs. C’est une façon de s’exercer et de découvrir de nouvelles pistes créatives.

En conclusion : un message d’espoir et de solidarité

En partageant ce concept, je souhaite avant tout briser le silence autour des défis que rencontrent les esprits créatifs. J’ai moi-même souvent ressenti cette dualité entre l’excitation de la création et l’anxiété de la performance. Je sais combien il est facile de se sentir seul et incompris face à ces émotions.

Cependant, je suis un des chanceux qui a réussi jusqu’à présent à trouver des façons de fonctionner malgré tout et qu’il est possible de s’épanouir en tant que créatif, même en composant avec l’anxiété. J’ai appris à apprivoiser mes peurs, à canaliser mon énergie et à transformer mes doutes en moteur de créativité.

Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, sachez que vous n’êtes pas seul. Vos sentiments sont valides, et il existe des ressources pour vous aider. N’hésitez pas à en parler à vos proches, à vos collègues ou à un professionnel de la santé mentale.

Le partage et le soutien sont des outils précieux pour surmonter les obstacles et libérer votre potentiel créatif.